Le Japon est le pays des Poupées (les ningyo), et les Japonais en raffolent.
Qu'elles soient en tissus, en bois, en céramique, en papier, représentant des enfants, des beautés en kimono, des samouraïs ou la cour impériale, elles se collectionnent, s'offrent et enchantent les adultes comme les enfants.
On peut reconnaître plusieurs types, selon la technique de fabrication utilisée et le style de représentation :
Les Kokeshi : Poupées en bois traditionnelle ou créative, c'est une grande famille de poupée très collectionnée par les japonais ! Retrouvez les ici
Il y a les poupées Kimekomi : faites en bois et tissus collés. Elles ont été créées à Kyoto en 1736. La légende raconte qu’un serviteur économe de la famille du prêtre Horikawa, du nom de Takahashi Tadashige, travaillant au temple Kamigamo, créa une poupée à partir de chutes de tissu et de bois de saule trouvé sur les rives de la rivière Kamo. Elles font référence à une méthode de fabrication qui consiste à travailler à partir d’une base de bois taillé. Après avoir taillé d’étroites rainures dans le corps de la poupée, on y insère les bords du tissu que l’on colle ensuite. le nom, ki mekomi, étant une référence à la technique. La tête et les mains sont finies au gofun. Les cheveux peuvent être moulés sur la tête ou faire partie d’une perruque.
Les gosho- ningyo : les poupées Gosho sont très populaires et considérées comme une forme d'art classique. Ces poupées étaient originellement fabriquées au palais impérial de Kyôto (Gosho), d’où elles tirent leur nom. Elles ont néanmoins pris à travers les âges divers noms notamment ceux de Zudai (grosse tête), shira-kiku (chrysanthème blanc) ou encore shirajishi-ningyô. Ces poupées particulières semblent être sorties tout droit d’un autre univers. Ces figurines prennent la forme de bébés grassouillets à la tête trop ronde, aux yeux noirs et aux proportions inhabituelles. La peau très blanche, portant des habits et une coupe de cheveux typique de l’ère Edo (1603-1868), ces poupées peuvent tout aussi bien incarner des musiciens que des divinités.
Les poupées Ichimatsu sont des poupées habillées de tissu de brocart, représentant des enfants, filles ou garçons. De différentes tailles mais bien proportionnés, le visage normalement colorés (pas de gofun qui donne une couleur blanche à la peau) et aux yeux de verre. L'origine de leur nom est celui d'un célèbre acteur de théatre Kabuki du XVIIIe siècle, Ichimatsu Sanogawa, connu pour sa beauté et la richesse de ses costumes. Ces poupées sont vêtues de somptueux kimonos traditionnels, souvent accompagnés d'attributs de mode divers tel que pochettes en soies, barettes nœud, éventails, riche obi, ceintures…Ces poupées, maintenant devenues des objets de collection, ont souvent un visage sérieux et doux.
Les poupées Isho représentent un type de poupée qui embrasse de nombreux personnages, de ceux du théâtre kabuki à ceux du théâtre nô en passant par d’élégantes beautés évoluant dans des robes en brocard. Elles peuvent aussi représenter des dieux ou déesses populaires issus du bouddhisme et du shintoisme, et des personnages historiques réputés pour leur bravoure ou leur cruauté. Le terme ishō se réfère aux vêtements et aux textiles, d’où la traduction « poupées costumées ». Une des caractéristiques des poupées ishō est leur usage : elles sont conçues afin d’être exposées, pour le pur plaisir de l’observateur. L’accent est mis sur les visages (traits finement exécutés et coiffures immaculées) et sur une présentation élaborée des costumes les mettant à leur avantage, les corps et les mains étant assez rudimentaires.
Les poupées d'Hina Matsuri représentent la cour impériale avec l'Empereur et l'Impératrice Meiji, les musiciens, dames de cour.... Elles sont exposées pour la fête des filles, le 3 mars de chaque année (voir l'article détaillé sur le blog Le Festival Hina-Matsuri).
Les poupées Hime-Daruma, aussi appelées Princesse Daruma, vont par deux, et sont en forme d'oeuf. La légende dit qu'elles représentent l'impératrice Jingu, alors enceinte de l'empereur Ojin, se rendant à la source chaude Dogo, le plus ancien Onsen du Japon situé à Matsuyama. De forme arrondie elles s'apparentent aussi au Saint Bouddhiste Daruma. Ces poupées sont synonymes de fertilité, prospérité et bonheur. Elle s'offrent traditionellement aux mariages mais aussi aux crémaillères, anniversaires. Ce sont des poupées portent bonheur.
Les poupée Hakata, en céramique, sont produites dans les villes d'Hakata et Fukuoka. La région étant riche en argile beaucoup d'artisans et d'artistes produisirent et produisent encore des poupées, dont les sujets peuvent être variés (beautés en kimono, samourai...) et d'une grande finesse.
Les poupées Musha représentent des guerriers, des samouraïs. Le jour des garçons, célébré le 5 mai et appelé tango no sekku est l’un des cinq festivals saisonniers traditionnels du Japon impérial. Les jours précédant le 5 mai, les petits garçons exposent des poupées représentant des héros militaires et mythiques. Les familles hissent les manches à air en forme de carpe (les japonais considèrent la carpe comme étant le poisson le plus courageux, capable de remonter les rivières et les cascades ; déterminée à surmonter les obstacles pour atteindre ses buts, elle incarne les qualités désirées chez les garçons), exposent une poupée kintarō (enfant héros du folklore japonais) et le casque militaire traditionnel qui sont les deux symboles d’un garçon fort et en bonne santé.
Les poupées Anesama : Les poupées japonaises traditionnelles en papier, Kyodo Ningyo sont aimées des enfants depuis des siècles. Certaines d’entre elles montrent une attention magistrale apportée aux détails, et sont considérées comme des œuvres d’art depuis les années 1950. Elles peuvent être plates : les shiori ningyo ou en trois dimensions : les Anesama ningyo (ou poupée grande soeur), elles sont élégantes vêtues de kimonos, fabriquées en papier washi et popularisées durant la période Edo. les traits du visage sont généralement absents.