Hashiguchi Kiyoshi (1880-1921) est né en 1880 à Kagoshima. Son père, Hashiguchi Kanemizu, était samouraï et peintre amateur dans le style Shijo. Ce dernier embaucha un professeur de peinture de l'école Kano en 1899 lorsque Kiyoshi eut dix ans. Kiyoshi intégra ensuite l'École des Beaux-Arts de Tokyo, dont il sortit diplômé, major, de sa classe, en 1905. C'est alors qu'il choisit le pseudonyme de Goyo, en référence aux cinq pins aiguilles du jardin de son père, qu'il affectionnait particulièrement.
Il commença à exposer ses peintures puis remarqué en 1910 pour une affiche dessinée pour le grand magasin Mitsukoshi, il fut poussé, quelques années plus tard, par le célèbre éditeur Watanabe Shozaburo, réputé pour être à l'origine d'un courant naissant, le Shin-Hanga. Il dessina alors une estampe, imprimée sous la direction de Watanabe : ce fut Le Bain (Yuami). Alors que Watanabe aspirait à poursuivre cette collaboration, Goyō en décida autrement. Très grand connaisseur de l'histoire de l'ukiyo-e et des artistes d'estampes, il devint en 1916-1917 le superviseur de la reproduction de 12 tomes intitulés Estampes japonaises (Yamato nishiki-e) et s'appropria alors les techniques des artisans graveurs et imprimeurs. Parallèlement, il dessinait à partir de modèles vivants. À partir de 1918 et jusqu'à sa mort, il dirigea en personne la gravure, l'impression et l'édition de son propre travail. Pendant cette période, il réalisa 13 estampes - quatre paysages, une scène de nature représentant des canards et huit portraits de femme. Son œuvre compte donc quatorze estampes, si l'on inclut Le Bain. À la fin des années 1920, Hashiguchi, dont la santé était déjà fragile, contracta une méningite. Il supervisa sa dernière œuvre L'Hôtel de la source chaude depuis son lit de mort, mais ne put l'achever en personne. Il mourut en février 1921. La mort prématurée du maître mettait fin à une brève période de deux années durant laquelle il avait produit tous ses chefs d'œuvre. Les estampes de Goyō Hashiguchi sont d'une qualité technique extrême. Dès leur publication, elles furent vendues très facilement, en dépit de leurs prix très élevés. Les blocs de bois qui servirent à l'impression des quatorze estampes originales et une grande partie de ces estampes mêmes furent détruits durant le séisme de 1923 de Kantō. En conséquence, les œuvres de Goyō sont devenues de nos jours les plus prisées de toutes les estampes Shin-Hanga.