GEKKÔ Ogata fut un des artistes majeurs des ères Meiji (1868-1912) et Taïshô (1912-1926). Mais il ne fut pas l’héritier de l’Ecole Utagawa. Même lorsqu’il représente des personnages légendaires ou de l’ancien Japon, de belles femmes ou des acteurs du théâtre kabuki, son originalité par rapport aux estampes ukiyo-e apparaît immédiatement et il n’est pas exagéré de dire qu’il créa son propre style.
Cet autodidacte est né à Edo et fut adopté par la famille Ogata. Il n’eut jamais de professeur et commença à travailler pour les journaux. Il s’agissait le plus souvent d’estampes en couleurs, jointes comme suppléments aux publications, et décrivant des faits divers marquant. Pour plaire aux lecteurs, le trait devait être vif, les couleurs soutenues, l’ensemble proche de la caricature.
Cette manière se retrouve aussi dans d’autres estampes de Gekkô consacrées au conflit entre la Chine et le Japon en 1894-95. Il s’agit de scènes spectaculaires, qui frappaient les foules de Tokyo. Plusieurs des planches de Gekkô montrent un modernisme incontestable.
Après les disparitions au début des années 1890, de Zeshin et Yoshitoshi, il est devenu le dessinateur d’estampes le plus apprécié au Japon.